Je peux être tenté d’être simplement « étudiant / chrétien », avec une barre de séparation qui distingue deux parties de ma vie : d’un côté, je suis étudiant (disons, cinq jours par semaine, grosso modo de 8h à 18h ; parfois aussi en soirée – et surtout lors des regrettées « soirées étudiantes » !), et d’un autre côté, mais sans aucun lien avec le premier, je suis chrétien. C’est-à-dire que je me déclare chrétien, occasionnellement, ou bien j’affiche certaines « valeurs chrétiennes », au plan des idées, ou encore je vais à l’église le dimanche matin (enfin, quand il n’y a pas soirée étudiante le samedi…)
Mais au fond, ça fait deux facettes séparées de ma personnalité, et c’est même parfois le grand écart entre les deux. Si mes camarades m’interrogent sur ma foi, c’est souvent pour se moquer de moi ou de la religion, alors il vaut mieux me taire. Et d’ailleurs, même si je le voulais, je ne saurais pas trop ce que je dois leur répondre : j’ignore ce que dit l’Église sur plein de sujets compliqués, et en général, le peu que j’en sais ne me convainc pas vraiment… j’aurais donc plutôt tendance à penser comme tout le monde, et à ne pas faire de vague avec des dogmes intransigeants. Enfin, il faut bien l’avouer, sur les questions de morale, je peux parler un peu, mais les autres voient bien que je n’y crois pas vraiment, que je ne vis pas ce que je dis.
Soyons étudiant-chrétien
Alors, le grand enjeu de la vie chrétienne, c’est d’arriver à enlever cette barre de séparation, et à placer plutôt un trait d’union : être « étudiant-chrétien », arriver à faire un peu d’unité dans ma vie, de cohésion entre ma foi et mon quotidien. Ne crois pas que ce sera facile, mais ne désespère jamais que ça soit possible ! Puisque Dieu est UN, il peut faire l’unité de toutes choses, et de mon existence d’étudiant-chrétien, si je lui laisse justement la place #1 dans ma vie.
Pour cela, j’essaye d’abord de rapprocher « l’étudiant » du « chrétien », de déposer dans la prière mes études, mes questions, mes relations, et même mes erreurs – car seul celui qui ne fait rien ne se trompe jamais… Bref, j’offre toute ma vie d’étudiant au Seigneur, dans l’Eucharistie régulière, la réconciliation si besoin, et même un temps de prière quotidien si possible, à l’écoute de sa Parole.
Ensuite, j’essaye de rapprocher le « chrétien » de « l’étudiant » : je peux chercher à approfondir ma foi par la raison, par des lectures, des topos, des formations, des échanges avec des camarades chrétiens ou même non-chrétiens, dans un souci de vérité et d’honnêteté intellectuelle, comme (en principe) nous le faisons dans nos études à l’université.
Dès lors, que Dieu fasse enfin, par sa grâce, l’unité de ma vie d’étudiant-chrétien. Et que l’homme ne sépare plus ce que Dieu a uni !
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