
Nous voici à la fin du temps liturgique de Noël. Avons nous profité de ce temps pour nous ressourcer ? Aujourd’hui, nous allons nous pencher sur le Baptême du Seigneur, notre Sauveur.
Le Baptême du Christ
Le Baptême du Seigneur ! Pour mieux comprendre, redisons-le autrement : « Dieu se fait baptiser » ou « le Baptême de Dieu ». Les paraphrases font sortir plus l’ampleur du mystère. Comment se fait-il que le Dieu Saint, trois fois saint, et Créateur de l’univers, doive passer par le chemin réservé à l’homme mortel et pécheur ? C’est presque incroyable. On n’est pas encore arrivé au bout des surprises du mystère de l’incarnation de Dieu. « Il est vraiment devenu l’un de nous, en tout semblable à nous, hormis le péché » (GS n° 22§2 ; cf. He 4,15).
Mais c’est là justement l’étonnement ! Pour deux raisons. Parce que le baptême est sacramentellement la « renaissance » du baptisé en enfant de Dieu, qui devient dès lors membre du royaume spirituel que Jésus vient inaugurer historiquement : l’Église. Et parce que, pour ce faire, le baptême purifie le récipiendaire de tout péché, originel et personnel (le cas échéant). Puisque cette communauté spirituelle est bien le Christ lui-même (« Nous sommes le Corps du Christ » 1 Co 12,27 ; Col 1,18), et Dieu est au-dessus de tout péché, pourquoi a-t-il besoin d’être baptisé ? L’étonnement qui nous travaille est bien le même qu’exprime le Baptiste : « C’est moi qui ai besoin d’être baptisé par toi, et c’est toi qui viens à moi ! » Un Dieu qui vient à l’homme ! voilà le trait fondamental du mystère chrétien, de l’incarnation !
La mission du Christ
La raison se cherche donc dans le cadre de la nature et du sérieux de la mission du Christ sur terre. C’est une question de l’essentiel : de la vie, de la voie sure, de la vérité, et non pas d’un statut social ni de l’apparat. La réponse du Christ à Jean en dit long : « Laisse faire pour le moment, car il convient que nous accomplissions ainsi toute justice. » On peut tout donner au nom de l’amour. Il prêche par l’action. L’existence radicalement renouvelée à laquelle il vient ouvrir l’humanité, ce n’est pas une existence qui ne fait que se dire, mais celle qui se vit.
En se faisant baptiser, alors même qu’il est Dieu et donc n’en avait pas besoin, le Christ nous apprend que, parfois, nous n’avons pas trop besoin de la parole pour prêcher le royaume de Dieu. « Dieu est amour » et l’amour, ce n’est réel que lorsque, ayant quitté ses zones de confort, il devient témoignage. Relevons un autre exemple, de son expérience de la Passion. Lorsqu’on a adressé une pléthore de fausses accusations contre lui, le Christ a gardé son silence et n’a rien dit en réponse. Cela ne veut pas dire que les accusations étaient vraies, ni qu’il n’avait aucune défense à donner.
Mais que parfois, la meilleure manière de « parler » et de faire grandir le royaume de DIEU, est de garder silence : « l’agir du silence ». François d’Assise dit : « prêchez souvent, parfois utilisez la parole », signifiant que la vraie prédication, c’est l’agir. « L’action parle plus fort que les mots » et « l’agir vaut aussi bien que l’or » (et je dirai : « même mieux que l’or »). C’est là la vie. C’est là la voie. C’est bien là la vérité et le sens du « Baptême de Dieu ».
Parce qu’il s’agit de la vie même de Dieu, qu’il vient nous donner, vie qui commence par la « Recréation » réalisée par le baptême, rien n’est plus urgent que ce royaume spirituel de justice que Jésus inaugure et dont nous devenons membres par le baptême. Il faut y tout donner. Dans son abaissement par l’incarnation, il ira jusqu’au bout, il s’en fiche de la gloire, de son statut divin. Il nous apprend à vivre pareillement, par notre propre baptême, cette vie qui jaillit de l’humilité. Bonne fête du Baptême du Seigneur, bon retour au temps ordinaire de la liturgie !
Dominic Igwé +
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Et cette fois, nous te disons pas à dans 3 semaines, pour le dimanche de la chandeleur !